dimanche 19 mai 2013

CINEMA DE MINUIT - EN RELISANT TA LETTRE...

Bonjour les amis !

Ce soir, vous serez évidemment tous au dernier Match d'Improvisation opposant l'ADIV à la LICA, Salle des Trois Cités, Place de France à 20 H 30. Lorsque vous sortirez de là, vers 23 H, vous ne pourrez pas aller au resto, on est dimanche. Mais par contre, vous serez totalement dispos pour terminer magnifiquement votre soirée devant le CDM , qui vous programme, pour l'occasion, un chef d'oeuvre !

Ce soir, à 00 H 20, sur France 3 , "Lettre d'une Inconnue" (1948) de Max Ophüls...

Voici sans doute le plus beau film de la carrière américaine d'Ophüls. Celle-ci fut aussi compliquée ( mais  bien plus courte !) que celle de Fritz Lang. Trop intellectuel, trop "européeen", le cinéaste autrichien  faisait peur à Hollywood. Arrivé en 1941, il ne parvient à tourner un film qu'en 47, et encore n'est-ce qu'une commande... C'est par l'influence de son ami Preston Sturges, et aussi de la comédienne Joan Fontaine, qu'il parvient à monter cette adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig...
Un grand pianiste, séducteur et superficiel , reçoit un jour une lettre, la lettre d'une femme qu'il a aimée un soir et n'a plus revu. Celle-ci l'a suivi, aimé, épié, et a élevé... son enfant, dans le plus grand secret, toute sa vie.
Cette histoire d'une passion bafouée, Ophüls la raconte avec l'élégance et la sensibilité qu'on lui connaît, mais cette fois, il ne sort pas les grandes orgues qui le caractérisent. De beaux  mouvements d'appareil, un montage au cordeau, certes, mais a caméra se fait discrète, laissant la place à des dialogues et à une direction d'acteurs impeccables. Nous ne sommes pas dans un mélodrame geignard, mais dans l'autopsie déchirante d'un amour non-réciproque assumé jusqu'à la mort. Le film s'élève du niveau de l'anecdote à celui de Stefan Zweig.
Joan Fontaine avait été révélée dans le rôle de la  "Rebecca" de Hitchcock en 1940...

BANDE ANNONCE REBECCA

Et elle s'était spécialisée depuis dans les drames romantiques. Celui-ci lui convenait parfaitement et elle convainquit son mari d'alors, William Dozier, de monter une société de production avec John  Houseman pour financer le projet...
Il fallait trouver un partenaire , de préférence français. On fit alors appel à ... Jacques François !


Que vous connaissez mieux comme ceci :


Eh oui ! Le technocrate fielleux des films français des années 70, le majordome de "Palace", fut un jeune acteur fringant ! Mais qui, hélas... avait la phobie des avions. Mettant trop de temps à arriver aux studios pour ses essais, on décida de le remplacer par un autre français débutant, mais , lui, déjà sur place : Louis Jourdan ! Voilà comment on rate une carrière américaine...


Jourdan, lui, ne laissa pas passer sa chance. On peut considérer que c'est dommage, tant sa carrière fut inégale. Malgré de belles opportunités, telles le Gigi de Minelli...

BANDE ANNONCE GIGI

... il ne sera jamais aussi convaincant que dans le film de ce soir, où il use de toute sa sensibilité naturelle pour incarner ce séducteur fat, qui , au fil de sa lecture, se défait pour enfin apparaître à lui-même dans toute sa superficialité. Et à la fin, il pleure. Des pleurs justes, comme on aimerait en voir plus souvent au cinéma...

EXTRAIT DU FILM DE CE SOIR

A ce soir, au match !
Fred.




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