dimanche 22 mai 2016

CINEMA DE MINUIT - L'ECOLE DE LA VIE ?

Bonjour les amis !

Ce soir, à 23 H 40 (youpi !), sur France 3 : Europe 51 (1951, donc), de Roberto Rossellini...


Une grande bourgeoise vit une vie mondaine et superficielle jusqu'au jour où son jeune fils , ne supportant plus la solitude, se suicide. Elle prend alors conscience de sa vanité et décide de se consacrer à la défense des ouvriers . Son milieu la renie.
Ah, je suis d'accord, résumé comme ça, ça fait peur. Et pourtant, Europe 51 est un des films les plus intéressants du néo-réalisme déjà finissant.
Celui où Rossellini, après le tournage tumultueux de Stromboli, impose définitivement Ingrid Bergman comme sa muse et compagne.


  Celui , également, où le réalisateur chrétien va définitivement sortir de la chrysalide du marxisme pour se diriger vers un engagement plus absolu, plus individuel. Le chemin de la vérité passe par l'expérience de la souffrance, puis le sacrifice de soi. On s'éloigne de Lénine. L'engagement est la finalité d'un parcours mystique.
Prenant sa source aux racines très italiennes du mélodrame, le film est une splendeur, et Bergman, loin de ses rôles hollywoodiens, s'y montre une actrice forte, une actrice brute.
Mais le film marque également la limite du néo-réalisme rossellinien. S'il est un des premiers films du genre à montrer la vie en usine, il n'en reste pas vrai que, chez Roberto, la prise de conscience est affaire de bourgeois ou de curé. Alors, pourquoi cette prise de conscience ? Pour sauver les deshérités , pour changer le monde ou pour sauver les âmes des éveillés ?
On pourra préférer à cette vision verticale des choses, les oeuvres plus radicales ... et plus matérialistes de Visconti. C'est mon cas.
Mais ne boudons pas notre plaisir devant ce très beau film, d'autant qu'on retrouve, dans la distribution , l'acteur canadien blacklisté Alexander Knox...


... et surtout la jeune Giulietta Masina, ci-devant muse d'un autre grand, Federico Fellini, qui devait lui offrir, peu de temps après , le rôle de sa vie dans La Strada...



A plus !

Fred.