vendredi 1 décembre 2017

CINEMA DE MINUIT - QUAND PASSE LA MICHELINE...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 25, sur F3 : Paradis Perdu (1939) , d'Abel Gance...


Les années 30 furent un authentique chemin de croix pour le fantasque réalisateur Abel Gance.
Ruiné dès 1930 par l'échec de sa Fin du Monde, il passa le reste de la décennie à accepter des films de commande, parfois fort déprimants, pour retrouver la confiance du métier et du public.


Paradis Perdu fait partie des oeuvres les plus réussies de cette sombre période.
Il s'agit pourtant, là aussi, d'une pure commande , passée par le producteur-scénariste Joseph Than : un mélodrame contant les malheurs d'un artiste peintre, dont le grand amour meurt en accouchant de sa fille, fille pour laquelle il sacrifiera, vingt ans plus tard, une nouvelle opportunité de bonheur.
Sujet casse-gueule, surtout pour Gance, à qui il arrivait de ne pas y aller avec le dos de la cuillère.
Pourtant, ici, aidé par le dialogue du boulevardier Steve Passeur, Gance parvient, notamment dans la première partie, qui se situe avant la guerre de 14, à trouver le ton juste , et à livrer un drame de bonne tenue.
Il est aidé par une toute jeune comédienne qui est la révélation du film : Micheline Presle.


Remarquée l'année précédente dans Jeunes Filles en Détresse, de Pabst, film qui lui donne au passage son pseudonyme (son personnage s'appelle Jacqueline Presle), la jeune comédienne mange la pellicule, irradie de son charisme cette sombre histoire et se paye le luxe de voler la vedette au monstre sacré Elvire Popesco !
Elle est en grande partie responsable du succès du film , succès qui se poursuivra durant l'Occupation, en faisant une de ces madeleines dont le public de ces heures sombres était alors friand.
En 1940, Micheline Presle sera devenue une vedette.
Mais Gance n'a cure du succès du film, dont il ne supervise même pas le montage . Il n'a qu'une seule idée en tête : monter un spectaculaire Christophe Colomb, digne de ses productions du muet.
Mais la coproduction s'effondre.
A la veille de l'armistice, pour l'auteur jadis louangé de J'accuse, tout est encore à recommencer.

Long extrait du film.


A plus !

Fred.


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